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Dix ans de retard
31 mai 2020

L'invité du blog : Rafael Courtoisie (1)

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Ecrivain uruguayen (d'origine béarnaise), né à Montevideo en 1958, scientifique de formation, poète, essayiste et romancier (ayant reçu de nombreux prix en Uruguay, en Amérique latine et en Espagne), Rafael Courtoisie se trouvait en Espagne la deuxième semaine de mars dernier, en pleine explosion de la pandémie. Aussitôt rentré en Uruguay, il fut soumis à une quarantaine chez lui, période pendant laquelle il commença la rédaction de ce "Journal de la peste", dont est présentée ici une version bilingue en espagnol et français.

Mais il n'y a dans ce journal aucun nombrilisme, bien au contraire il s'agit d'une réflexion beaucoup plus ample sur la pandémie et ses conséquences morales ou sociales. Comme souvent avec Rafael Courtoisie, le texte est difficile à classer dans une catégorie pré-définie, et il fait le funambule entre essai philosophique, poésie ou recueil d'aphorismes.

En voici le premier fragment, la publication continuera dans les jours et semaines à venir. Les illustrations ont été choisies par l'auteur lors de la publication de la version originale sur facebook, pendant sa quarantaine. D'abord le texte original, et plus bas ma version française, toujours perfectible. J'y ajouterai de temps à autre des liens vers d'autres articles concernant des oeuvres de l'auteur. (En attendant vous pouvez déjà cliquer sur le tag "Rafael Courtoisie" pour retrouver certains articles où il apparait.)

Bienvenue à l'auteur et aux lecteurs. À suivre...

A.B.

 

DIARIO DE LA PESTE              I

Esta peste, como todas las que sufrió la humanidad, despliega un malestar inmaterial, pone de manifiesto un mal que reside en la conciencia, en el saberse vivo y en riesgo. La condición parcial y precaria de lo humano, su temporalidad crasa, es lo que asusta.


Una constelación de llagas aparece en la sustancia del tiempo del que estamos hechos, una constelación de agujeros en la carne espiritual, no en la materia.


Más que el virus duelen el pavor y la fragilidad, sus cándidas secuelas.


El virus lo recuerda: vivimos enfermos de contingencia.

Rafael Courtoisie

 

I

 

JOURNAL DE LA PESTE.       I

Cette peste, comme toutes celles dont a souffert  l'humanité, provoque un mal-être insaisissable, révèle un mal qui réside dans la conscience, à se savoir vivant et en danger. La condition imparfaite et précaire de l'humain, sa temporalité grossière, nous font peur.

Une constellation de plaies apparaît dans la substance du temps dont nous sommes faits, une constellation de trous dans la chair spirituelle, pas dans la matière.

Plus que le virus, ce sont l'effroi et la fragilité qu’il révèle qui nous font mal.

Le virus nous le rappelle: nous sommes malades de notre contingence.

Rafael Courtoisie

 

 

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