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Dix ans de retard
1 juin 2020

L'invité du blog : Rafael Courtoisie (3)

III

 

DIARIO DE LA PESTE. III

El exilio desde el espacio de lo previsible al espacio de lo imprevisible, la emigración obligada al territorio del ritual y la repetición, la radicación en una fórmula de quehaceres y tareas en ese otro no lugar que habita la inminencia, pero también el aburrimiento y el temor.


Otra forma de la ansiedad se desarrolla y crece: lavarse con asiduidad las manos, evitar las aglomeraciones, usar guantes como si se tratara de una segunda piel que se descarta una y otra vez. Las manos son serpientes que cambian su tegumento varias veces al día, tal vez inútilmente, ofidios raros de cinco extremidades que no logran asir la presa de la seguridad, del bienestar, de la convivencia. Todo se hace untuoso y desabrido en la peste, todo se desprende, resbala de las manos y en ocasiones se sumerge y pierde en la noche de la enfermedad.


Y el imperativo devenido de la diferencia: no hay nada familiar en el otro, todo se vuelve ajeno. Desconfiar, evitar, cancelar, posponer, son verbos de la certeza de la peste. Compartir, tocar y abrazar, son verbos de la sospecha de la peste. La piedra del verbo ser, antes pesada e inmensa, se pone a dudar.

Rafael Courtoisie

  

 

JOURNAL DE LA PESTE. III

L’exil de l'espace du prévisible vers l'espace de l'imprévisible, l'émigration forcée vers le territoire du rituel et de la répétition, l’enfermement dans une routine de corvées et de tâches dans cet autre non- lieu qu’habite l'imminence, mais aussi l'ennui et peur. 

Une autre forme d'anxiété se développe et grandit : lavez-vous les mains régulièrement, évitez les foules, portez des gants comme s'il s'agissait d'une seconde peau dont on se défait encore et encore. Les mains sont des serpents qui muent plusieurs fois par jour, peut-être en vain, des serpents bizarres à cinq membres qui ne parviennent pas à saisir la rampe de la sécurité, du bien-être, de la coexistence. Tout devient visqueux  et insipide dans la peste, tout se détache, glisse des mains et parfois se submerge et se perd dans la nuit de la maladie. 

Et l'impératif né de la différence : il n'y a plus rien de familier dans l'autre, tout devient étranger. Se méfier, éviter, annuler, reporter, sont les verbes de la certitude de la peste. Partager, toucher et étreindre sont des verbes suspects de peste. La pierre du verbe être, avant lourde et immense, commence à douter.

Rafael Courtoisie

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