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Dix ans de retard
12 octobre 2022

2022 : 12 octobre : Journée internationale des pleurnicheries "décoloniales"

 

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Chaque année le 12 octobre, après avoir longtemps été une célébration un peu ridicule d'une hispanité sauce franquiste et "grande Espagne", devient depuis 1992 environ, et le 500ème anniversaire de la découverte de l'Amérique (Un 12 octobre 1492) l'occasion d'un festival de pleurnicheries "décoloniales" qui prétend faire porter tous les malheurs du monde à ce marin génois égaré. Si elle est supposée être en totale opposition avec l'ancienne version de la célébration impérialiste, cette nouvelle manière de commémorer la date est tout aussi ridicule, simpliste, essencialiste et a-historique.

Dans cet article, le jeune intellectuel équatorien indigène qui signe Inkarii Kowii, prend le contrepied de cette ridicule tendance, avec des arguments que je partage totalement. Je suis heureux de publier cette version française de son article, d'autant plus que c'est la deuxième fois qu'il m'autorise à le traduire. Le texte original est accessible par le lien en dessous de la traduction, et il y aura aussi un lien vers le précédent article traduit.

RESISTANCE INDIGENE ? TROP DE VARIABLES À PRENDRE EN CONSIDERATION !

Inkarii Kowii

Ils sont venus, ont déclenché une guerre, ont inculqué de nouvelles croyances religieuses, une nouvelle organisation politique et une nouvelle langue. Ce sont des déclarations qui pourraient être faites par différents peuples du monde : les Bretons par les Romains, les Hindous par les Musulmans, les Grecs par les Ottomans, les Tepanecas par les Mexica, les Cañaris par les Inkas. Les conséquences de la guerre et de la conquête ne sont pas particulières à l'Amérique ; elles font partie de l'histoire de l'expérience humaine dans le monde. C'est l'expansion impériale des premières civilisations humaines en Mésopotamie qui a produit les premières inventions nécessaires à la vie dans les grandes sociétés et les villes.

Intellectuels et politiques, métis et indigènes, utilisent le colonialisme comme un alibi pour expliquer tous les maux contemporains des peuples indigènes ; si la conquête est à l'origine de tous les maux, ne devrions-nous pas remonter dans l'histoire jusqu'à l'époque où nos ancêtres Sapiens ont éliminé les Néandertaliens pour expier leur culpabilité ? En plus de 500 ans, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Il y a trop de variables à prendre en compte, dirait-on en sciences sociales. Peut-être que les changements que les autochtones ont connus avec l'indépendance et le développement des républiques, marqué par les luttes entre libéraux et conservateurs, ont eu un effet plus important sur nous. D'autre part, si le système colonial n'avait pas permis l'existence de juridictions indigènes avec des régimes juridiques propres, s’il n'avait pas reconnu et maintenu les autorités indigènes et s’il n'avait pas développé l’usage du Kichwa, que serait devenue notre identité contemporaine ?

Aujourd'hui, ce sont de jeunes indigènes, dont certains ont été éduqués dans des écoles privées, et ont suivi des études supérieures en sciences humaines et sociales en Europe ou aux États-Unis, qui proclament la décolonisation. Pour reprendre les mots d'un économiste noir américain : ils se sentent victimes d'événements qu'ils n'ont pas vécus, perpétrés par des gens morts depuis longtemps.
La nouvelle génération indigène n'a pas connu les mêmes niveaux de racisme et d'exclusion qu'il y a seulement une génération.

Il y a certainement encore beaucoup à faire, et nos problèmes ne seront pas résolus si nous n'étudions pas et ne comprenons pas correctement l'histoire et si nous n'axons pas nos propositions sur l'avenir, en restant ouverts au monde ; ils ne seront pas résolus en imitant des universitaires nord-américains qui proclament un exercice de la politique fondé sur la colère et la douleur.

Les jeunes qui crient à la résistance savent-ils que cette idée/image de l'indigène a été créée par l'Église pour justifier sa permanence et le régime colonial ? Les contradictions nées du discours de la "résistance" sont complexes à expliquer, mais elles finissent par nier l'historicité de notre développement, soulever un essentialisme trompeur qui limite nos choix, et nier les autres stratégies utilisées par les peuples autochtones pour "s'adapter", "s'accommoder" ou "négocier" face aux contextes différents et changeants auxquels nous sommes confrontés. Ils nient la complexité de notre capacité à décider. Que nos propositions servent à nous reconnaître face à l'histoire complexe de la condition humaine.

Inkarri Kowii: ¿Resistencia indígena? Hay demasiadas variables a considerar | Columnistas | Opinión

Vinieron, iniciaron una guerra, inculcaron nuevas creencias religiosas, una nueva organización política y un nuevo idioma. Estas son declaraciones que podrían hacer diferentes pueblos alrededor del mundo: los bretones ante los romanos, los hindúes ante los musulmanes, los griegos ante los otomanos, los tepanecas por los mexicas, los cañaris por los inkas.

https://www.eluniverso.com

 

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